Pourquoi j’ai peur à cheval ?

L’équitation est un sport à risque, tous les cavaliers le savent mais certains gèrent mieux l’appréhension du danger que d’autres. La peur à cheval est liée à énormément de facteurs qui sont propres à chacun : son niveau, sa sensibilité, ses expériences, son caractère, …

Le bon stress peut parfois être un allié pour le dépassement de soi et la progression. Malheureusement, la peur est plus souvent handicapante qu’elle n’est un atout. Lorsqu’elle n’est pas suffisamment maîtrisée elle peut se révéler extrêmement pénalisante.

La peur à cheval est doublement préoccupante puisqu’elle va également être ressentie par le cheval. Il est donc très important d’y porter une attention particulière et de ne pas tenter de contourner le problème.

L’appréhension peut être omniprésente, se manifester à des moments précisément identifiés, resurgir par périodes, cela dépend des cavaliers. J’ai choisi de vous mettre en avant les grandes catégories de peurs en équitation. Elles émanent de mes propres expériences en tant que cavalière mais également des peurs de mes élèves et amis cavaliers.

Connaître les facteurs qui provoquent la peur à cheval constitue un pas vers la victoire contre l’appréhension

La peur du débutant

Apprendre à monter sur un être vivant qui fait approximativement dix fois votre poids n’est pas forcément le concept le plus rassurant du monde. Lorsque vous débutez, vous découvrez de nouvelles sensations, vous apprenez à utiliser vos rênes, vos jambes, à tenir en équilibre, etc. C’est d’une part beaucoup d’informations et surtout, ce n’est pas inné et peut constituer une source de stress pour beaucoup de cavaliers au début de leur apprentissage.

La sensation de déséquilibre est fréquente lorsque vous débutez et cela peut engendrer une certaine forme d’appréhension.

Paradoxalement, ce stress augmente avec l’âge. Lorsque vous êtes enfant, vous avez une conscience moindre du danger et donc une appréhension moins importante. Votre corps met aussi plus de temps à apprendre de nouvelles choses ce qui peut également jouer en ce sens.

Rassurez-vous, ce type de peur s’estompe peu à peu avec le temps et les heures de pratique équestre.

L’appréhension de la première chute

Cette peur est la plupart du temps très liée à la peur du débutant. Lorsque vous n’êtes jamais tombé de cheval, vous avez tendance à davantage craindre votre première chute. Même si vous n’êtes pas encore tombé, vous avez peut-être déjà assisté à la chute d’autres cavaliers. C’est d’ailleurs souvent beaucoup plus impressionnant de voir une personne tomber de son cheval que de tomber soi-même.

Dans cette phase, le cavalier peut développer une angoisse liée à la peur de chuter et faire un transfert sur les facteurs qui ont fait tomber les autres (un cheval en particulier, les séances d’obstacles, les balades en extérieur, etc).

Une fois que vous vous êtes « habitués » à tomber de votre cheval, votre crainte aura tendance à s’amoindrir à condition, bien entendu, que vos chutes aient été sans gravité (comme la majorité).

Tous les cavaliers du monde ont un jour connu le sentiment de peur 

Le facteur identifié

La peur liée à un facteur identifié est une peur qui se manifeste dans des situations précises. Ce type de peur est majoritairement lié à un événement passé (qui, comme vous l’aurez compris, ne s’est pas forcément bien terminé…)

    * Le type de séances / de disciplines

Ces facteurs peuvent être liés à une discipline en particulier comme sauter ou aller sur le cross, emmener son cheval en extérieur, aller en concours, etc.

Pour vous donner un exemple personnel, j’ai eu un accident en extérieur, à poney lorsque j’avais approximativement 12 ans. Aujourd’hui encore, et malgré mes différentes expériences à cheval, l’extérieur reste l’environnement dans lequel je me sens le moins en sécurité. Je fais toujours en sorte de redoubler d’attention, mais je me fais violence pour continuer à y emmener mes chevaux. Déjà parce que la plupart d’entre eux adorent cela, mais également parce que je ne veux pas me fermer de porte et profiter de l’entièreté de mon sport.

Cela ne veut pas dire que vous devez obligatoirement vous forcer à faire quelque chose qui vous stresse. Nous verrons dans un prochaine article #Je surmonte mes peurs, comment faire pour vaincre sa peur lorsqu’il est important pour vous de la surmonter. Par exemple, un bon nombre de cavaliers ont une appréhension sur le cross mais il leur est parfois obligatoire d’exercer la discipline (passer certains de leurs galops, accéder à des diplômes d’état, etc). Il est alors essentiel d’apprendre à maitriser son appréhension.

    * Le cheval que vous montez

Le facteur « cheval » est également extrêmement courant et notamment dans les clubs. Lorsque vous vous faites peur avec un cheval en particulier, vous avez tendance à développer une sorte d’anxiété lorsqu’il vous est attribué. Ce cercle vicieux est bien connu des cavaliers qui appréhendent de monter tel cheval, et qui communique leur appréhension à ce dernier…

Je vous conseille de parler de cette peur à votre enseignant. Non, votre coach n’est pas barbare et ne fait pas exprès de vous le donner toutes les semaines. Soit il ne s’est pas rendu compte de votre stress, soit il essaye de vous faire vous habituer afin que votre angoisse s’apaise à force. Dans tous les cas, en parler avec lui pour connaître la marche à suivre, ses intentions, et obtenir les meilleurs conseils semble être un bonne chose à ce stade.

L’alternance cercle vicieux – cercle vertueux

Tous les cavaliers avec un peu d’expérience pourront vous en parler ; L’équitation est un sport fait de cycles et de séries !

C’est un sport dans lequel on doit jongler entre le feeling, le partage, le ressenti, et cela explique que le mental joue un rôle primordial dans la réussite des couples.

Très souvent, lorsque l’on vit une mauvaise expérience en tant que cavalier, on a tendance à se focaliser dessus. Ça réveille en nous des angoisses qui s’installent au quotidien et qui, par un effet boule de neige, créent de nouvelles situations stressantes.

Le fait d’appréhender est extrêmement handicapant pour la réussite de manière générale. Le cavalier doit alors faire son maximum pour sortir de ce cycle, même si cela est bien plus simple à dire qu’à faire… (Retrouvez les conseils pour vaincre son appréhension dans l’article #Je surmonte mes peurs, bientôt disponible sur ce blog).

Mais rassurez vous, les cycles vertueux existent aussi, et heureusement ! Parfois, vous êtes invincibles. Tous vos tours sont fluides, tous vos appuyers sont irréprochables, vous êtes classés à chaque sortie en concours. La confiance est de retour, et rien ne peut plus vous arrêter.

Il faut savoir profiter de ces moments positifs et agréables pour les couples. Penser à emmagasiner de bonnes vibes pour les périodes plus difficiles est toujours utile. Ca vous aidera à croire en vos capacités et à redoubler d’efforts pour retrouver les sensations passées.

Pour améliorer votre technique, je vous invite à lire l’article #10 métaphores pour progresser à cheval

Gérer le stress des autres

Le stress que l’on ressent n’est parfois pas le notre en réalité. Même si cela peut paraître assez étrange, vous portez parfois en vous le stress d’une tierce personne. (Votre mère venue vous voir en concours et qui a peur que vous chutiez, votre entraîneur qui a mis tous ses espoirs en vous pour cette année de concours, etc).

Pour ce genre de stress, il n’est parfois pas simple de se rendre compte que ce n’est pas le notre. Il est important de se poser la question, de s’interroger et de prendre le temps de réfléchir au moyen le plus simple pour que le stress des autres ne vous atteigne pas.

On peut prendre des résolutions drastiques, comme demander à sa mère de ne plus venir vous voir en concours pendant un certain temps (je suis une enfant indigne : mes parents ont été interdits de concours de mes 14 à mes 18 ans pour ces raisons) ; en parler à son coach et lui faire prendre conscience que son stresse vous dessert plus qu’il ne vous réussi.

Mais parfois, juste le fait de se rendre compte que le stress que l’on porte n’est en réalité pas le notre suffit à nous détendre.

La peur de mal faire

En équitation, on parle souvent de l’appréhension liée à la dangerosité du sport, mais il existe également la peur de mal faire. En effet, vous êtes assis sur le dos d’un être vivant avec qui vous souhaitez partager des moments de cohésion et en aucun cas lui faire mal, l’agacer, lui faire peur, etc.

Même si cette peur n’est pas liée au danger, il est aussi important que vous en parliez avec votre enseignant qui saura vous rassurer et vous expliquer les bons gestes pour vous assurer que vous réalisez correctement les exercices et que votre cheval ne souffre pas (physiquement et/ou mentalement).

Il arrive que certains cavaliers semblent inactifs, mous, mais en réalité ils n’osent juste pas agir au risque de se tromper. Ils essayent alors de se faire les plus petits possibles.

En bref,

La peur à cheval est un phénomène très répandu, et il n’existe aucun cavalier qui n’ait absolument jamais eu peur. L’important est d’analyser sa peur dans un premier temps (cet article devrait vous y aider), la reconnaitre sans honte et l’exprimer à son enseignant pour trouver une solution.
L’article #Je surmonte mes peurs (prochainement disponible) vous donnera certainement des clés pour commencer à maîtriser vos angoisses à cheval.

Gardez toujours à l’esprit que vous faites ce sport parce que vous l’aimez et qu’il doit rester un moment de plaisir 😉

Vous pouvez me poser vos questions via les commentaires ou juste ici.

Pour en savoir plus sur mon parcours et mon activité de consultante en stratégie, c’est par .

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