Le sujet de l’équitation en général et de ce sport en lui-même anime souvent de grands débats sur la condition du cheval et sur son bien-être. N’ayant pas particulièrement envie de rentrer dans ces polémiques, je vous propose aujourd’hui un article sur les façons simples et peu coûteuses d’améliorer le confort de son cheval au quotidien.
Cet article concerne surtout le cheval au travail monté mais certains des conseils sont tout à fait applicables aux chevaux qui travaillent au sol ainsi qu’à ceux qui ne travaillent pas ou plus.
Je ne parle pas ici du bien-être en général avec le style de vie, l’alimentation, la diversité des activités ; cela pourra faire l’objet d’un prochain article. Je me concentre plutôt sur les soins que l’on peut apporter à son cheval mais aussi à sa DP ainsi qu’à son cheval de club car ils ne nécessitent pas de gros moyens financiers, ni un temps infini.
Il suffit juste d’y penser et de les inclure régulièrement dans ses routines pré et post séance. C’est avec des choses simples mais régulières que vous pourrez améliorer le confort de votre cheval. Alors à vous de jouer !
Le Pansage
1. Les pouvoirs insoupçonnés de l’étrille
Eh non… L’étrille n’est pas une option et ne sert pas qu’à décoller la poussière. Même en hiver lorsque votre cheval est tout propre sous sa couverture, je vous conseille de commencer votre pansage par un bon coup d’étrille en mouvements circulaires. Les grosses étrilles en fer sont vraiment top pour ça !
Déjà parce que la plupart des chevaux adorent ça ! Et on insiste bien sur le garrot, l’encolure et autres points sensibles. Ensuite, parce que cela peut vous permettre de déceler une douleur, particulièrement au dos. Si votre cheval creuse le dos à un endroit spécifique lors du passage de l’étrille, cela peut être un signe de douleur (contracture, inflammation, etc).
Pour me faire mentir, il y aura toujours des chevaux (et juments…) très sensibles au pansage et qui ne semblent pas trop apprécier. Inutile donc de forcer, l’idée étant ici de leur apporter bien-être et décontraction 😉
Il va de soit qu’après le passage de l’étrille, on continue avec un pansage complet pour nettoyer son cheval mais également pour vérifier que tout va bien et qu’il n’y a pas de douleurs particulières et/ou de grosseurs inhabituelles sur les membres.
2. Un massage, sérieux ?
Si votre cheval semble apprécier le passage de l’étrille et qu’il ne montre pas de signes d’inconfort particuliers, vous pouvez lui chauffer le dos. Cela va permettre aux muscles du dos de doucement se chauffer et se préparer à recevoir la selle puis le poids du cavalier.
Vous pouvez faire ce massage avec de l’arnica gel pour aider à un relâchement musculaire sur la place de la selle, sans trop appuyer.
Vous n’êtes pas obligés de faire cela à chaque séance, mais c’est un vrai point de confort pour votre cheval et notamment pour les chevaux qui ont le dos raide.
3. Le talc, ce saint graal
Le talc est un produit miracle pour éviter l’apparition de blessures sur certains endroits provoqués par l’équipement ou par le cavalier (bottes et/ou éperons). Cette poudre pour bébé va permettre à l’équipement de glisser sur le poil et de ne pas irriter la peau. Vous pouvez par exemple l’utiliser au passage de sangle, là où les rênes on tendance à ôter le poil de l’encolure ou encore à la place des pieds et/ou éperons du cavalier.
Même si ce produit est très doux et initialement prévu pour les bébés, je vous conseille de tester sur une toute petite zone de poil de votre cheval pour vérifier qu’il ne fasse pas de réaction allergique.
4. Un nez tout propre pour une respiration optimale
On se retrouve à nouveau au rayon bébé ! Les lingettes pour bébé sont super pour nettoyer les narines, les yeux et mêmes les parties génitales (Glamour, quand tu nous tient !) Notamment quand votre cheval vit dehors ou va au paddock, ses narines peuvent facilement se remplir de poussière. Les nettoyer régulièrement avant le travail permet d’assurer un meilleur confort respiratoire à votre cheval.
Seller son cheval
5. Un équipement au poil
On ne le répètera jamais assez, mais un équipement adapté est déjà un réel gage de confort pour le cheval monté. Un filet qui cisaille la base des oreilles, une selle avec un arçon non adapté au dos du cheval, des protections trop serrées, et la séance devient un calvaire. Ce conseil est très simple mais c’est certainement le plus déterminant pour le confort de votre cheval.
Si vous doutez, n’hésitez pas à demander de l’aide à un professionnel.
C’est également vrai pour le travail à la longe et les différents surfait et enrênements.
6. Un sanglage contrôlé
Les chevaux réagissent de manière très différente au sanglage, et les juments ont souvent tendance à manifester leur gêne de façon plus vive. Cependant, même si votre cheval ne semble pas présenter de signes d’inconfort, je vous recommande vivement de sangler en plusieurs fois.
C’est-à-dire une toute première fois en posant la selle sur le dos du cheval (en pensant à ne pas coincé l’étrier ou les contre-sanglons de l’autre côté ;)) simplement pour qu’elle tienne. Une seconde fois avant de monter puis ensuite une fois à cheval et/ou pendant votre séance.
Cela permet à votre cheval de s’habituer doucement au sanglage et de ne pas se retrouver saucissonné en une fraction de seconde. Il vous dira MERCIIIIIIII.
7. Une peau libre
Libérée, délivrée… (je n’ai pas pu m’empêcher, déso)
Pensez à libérer la peau de votre cheval après avoir sanglé. Comme vous avez certainement pu le remarquer, la peau du cheval au niveau du passage de sangle est très fine et marque de nombreux plis (surtout au plus près des antérieurs). Il est donc très facile de la coincer avec la sangle et de provoquer des blessures (même si on a mis du talc eheh). Je vous conseille donc de prendre les antérieurs de votre cheval (un par un…) et des tendre progressivement vers l’avant pour décoincer la peau. Certains chevaux en profiteront même pour s’étirer !
Mettre le filet
8. Il n’y a pas de petites préoccupations
Si un équipementier s’embête à créer des passants innombrables sur les filets, il y a bien une raison. Cela permet d’ajuster au mieux votre matériel afin d’immobiliser les parties de cuir supplémentaires. N’oubliez pas de passer votre sous-gorge, montants du filet, de muserolle etc dans leurs petits passants.
Cela ne semble pas indispensable et on a tous déjà oublié de le faire voire même on y a peu prêté attention. Pourtant, lorsque votre cheval sera en mouvement, ces lanières de cuir risquent de venir claquer sur sa tête à droite, à gauche, passer devant ses yeux etc. Ca n’a l’air de rien mais ça peut devenir très inconfortable à la longue.
9. Un mors chaud et propre
Si vous montez votre cheval en filet, je vous conseille (surtout en hiver) de penser à chauffer votre mors pour que ce soit plus agréable pour lui. Cela améliorera considérablement son bien-être. Si vous pouvez le plonger dans de l’eau tiède c’est l’idéal. Sinon, au moins le chauffer dans vos mains pour ne pas que ce soit trop désagréable au moment où il le prend.
Même si cela paraît évident, laver son mors après chaque utilisation est indispensable. Cela est beaucoup plus agréable et hygiénique pour le cheval mais prévient également des blessures et infections. Vous pouvez choisir de laisser tremper le mors dans de l’eau chaude et de l’essuyer avec une serviette propre ou de le brosser avec une petite brosse à dents par exemple.
10. Une super alliée, la vaseline
Pour le confort de votre cheval, vous pouvez utiliser de la vaseline sur la commissure des lèvres. Cela permet au mors de bien glisser et bouger sans venir blesser le cheval. Cela ne vous autorise pas pour autant à avoir une main de bûcheron :D… Même si vous avez une main très douce, cela rend l’action du mors encore plus agréable. C’est pourquoi je vous conseille également de le faire lorsque vous longez votre cheval en filet.
La séance
11. Aller on monte !
Et non… toujours pas 😉 Quoi de mieux qu’une petite marche avec la selle pour préparer le dos et les articulations au travail monté ? Marcher votre cheval sans le poids du cavalier est très bénéfique et permet de préserver son physique. Cela permet l’échauffement des articulations mais également du dos avec le poids de la selle et contribue grandement au bien-être général de votre cheval.
Une fois à cheval, je vous conseille de marcher encore longtemps, loooonnnnnngteeeeeeemmmmps.
12. Et on redescend…
Eh oui, je ne vous parle que des soins aujourd’hui. Vous pouvez retrouver des conseils pour votre séance montée juste ici.
Après votre séance, je vous préconise de marcher à nouveau longtemps. Plutôt rênes longues et dans un autre environnement que la carrière (si possible). C’est bon à la fois pour le moral du cheval et pour son physique d’athlète. Ca permet de restreindre les risques de courbatures et d’engorgements.
Sur les derniers mètres, mettez pied à terre et continuez à marcher à côté de lui. C’est une technique de randonneur très importante pour le bien-être du cheval, toujours dans le soucis de préserver son physique et son moral.
Après la séance
13. Un bon pansage
On a souvent tendance à croire que le pansage avant la séance est plus important que celui d’après. Pourtant, le pansage d’après la séance vous permet de checker à nouveau que tout va bien. Notamment qu’il n’y a pas de points de chaleur anormaux sur les membres, que votre cheval a bien récupéré etc. On pense également à bien frotter aux endroits où l’équipement à provoquer sueur et transpiration. C’est plus agréable pour le cheval et évite de fragiliser la peau tout en offrant un nouveau moment bien-être à votre cheval.
14. Pas de pieds…
Aller, je vous épargne ce fameux dicton. Mais il n’en est pas moins très vrai. Après chaque séance de travail, curer les pieds est indispensable et les graisser est aussi très important. Vous pouvez graisser les pieds de votre cheval environ un jour sur deux. Pensez à adapter les produits à la période de l’année ainsi qu’à la nature du pied de votre cheval.
Un sabot fort et hydraté permet à la fourchette de jouer son rôle d’amortisseur et au pied de fonctionner correctement et symétriquement.
15. Une bonne douche les jours de grosse séance
Lorsque vous faites des séances intensives, il peut être très indiqué de doucher les membres de votre cheval. Cela permet de raviver la circulation sanguine et d’activer la récupération pour éviter entre autre un engorgement des membres. Les mouvements de bas en hauts permettent une meilleure efficacité.
Pensez à bien sécher les membres de votre cheval après la douche. Vous éviterez les risques de crevasses ou autres petits désagréments.
Le petit conseil bonus
Cela peut paraître très contre-intuitif mais il est recommandé de graisser les pieds de son cheval avant de le doucher. L’eau va couler sur la graisse et ne pas s’attaquer au sabot. En effet, lors d’une douche sans protection sur le sabot, l’eau risque de pénétrer et de faire sécher la corne. Cela est dû au fait que la quantité d’eau n’est pas suffisamment importante (comme dans un pédiluve par exemple). Ca donne ensuite des sabots cassants, fragilisés et altérant le bien-être de votre cheval. Alors qu’avec un petit coup de graisse avant la douche, tout est réglé !
En fonction de votre situation, il ne vous sera peut-être pas possible de mettre tous ces conseils en application. Mais gardez bien en tête que prendre en considération le confort de notre cheval est primordial pour son bien-être physique et moral.
Et vous, des conseils à nous partager ?
J’espère que ces conseils auront pu vous faire découvrir de nouvelles astuces. Je suis toujours preneuse de nouveaux conseils pour améliorer continuellement le bien-être de nos chevaux au quotidien.
Je vous laisse les partager dans les commentaires afin que tout le monde puisse en profiter 🙂
N’hésitez pas à me dire si un nouvel article sur les soins
et/ou le bien-être du cheval en général vous intéresse.
A très vite,
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