Construire le programme de travail de mon cheval

Gérer un cheval est une grosse responsabilité. Et construire son programme de travail en fait partie. Que l’on soit propriétaire, demi-pensionnaire ou responsable de lui en autonomie quelques fois, on se doit de s’en occuper au mieux. Mais qu’est-ce qu’on entend par là ? Bien entendu cela concerne ses besoins liés à sa survie, à son bien-être mais également à son mode de travail. Et oui, respecter son cheval c’est aussi réfléchir à ce qu’il y a de bien pour lui dans sa gestion globale au quotidien.

Pourquoi construire un programme de travail ?

Pour les cavaliers qui montent rarement ou qui font principalement du loisir et de la balade, le programme de travail n’est clairement pas une obligation (quoi qu’il peut l’être parfois, mais ce n’est pas la majorité des cas).
En revanche, pour les cavaliers ayant des objectifs sportifs, ou du moins de progression en équitation, le programme de travail peut s’avérer extrêmement bénéfique.

En effet, un programme de travail vous permettra de progresser grâce à un cadre que vous vous serez fixé. Il est plus simple d’atteindre un objectif si on décompose les étapes pour y arriver. C’est le rôle ici de votre programme. Vous pouvez également lire l’article écrit par Nicole Favereau qui parle de la méthode des grands cavaliers.
En plus de cela, anticiper les différentes séances vous aidera à préserver l’intégrité physique et mentale de votre cheval. Vous pourrez alors prévoir vos séances de trotting, ses jours de repos, etc. Le risque lorsque l’on n’établit pas de programme est de très vite faire les mêmes types de séances (que ce soit la même discipline ou les mêmes exercices). Grâce à votre programme vous pourrez gagner en diversité. 

En bref, un bon programme de travail permet au cheval et au cavalier d’évoluer ensemble au mieux en alternant séances intenses, courtes et de repos. 

Voici quelques questions à se poser au préalable pour construire le programme de travail le plus adapté à votre cheval, à vous et à vos objectifs communs.

Quelle est mon rôle dans ce programme ?

Est-ce que je suis propriétaire, demi-pensionnaire ? Est-ce que je décide seul ? Est-ce qu’une autre personne doit donner son avis (coach, DP, etc) ?

Si vous n’êtes pas l’unique propriétaire d’un cheval, il faudra très certainement discuter avec d’autres personnes pour trouver des points d’entente toujours dans le but de favoriser le bien-être du cheval au travail. Il faudra également prendre en compte le nombre de jours pendant lesquels vous serez disponibles pour vous occuper de votre cheval. Inutile d’être trop optimiste. Il vaut mieux prévoir un programme raisonnable et s’y tenir quitte à ajouter quelques séances de dernière minute plutôt que l’inverse.

Suivre mon programme

Voici quelques points dont j’aimerais vous faire part avant d’aller plus loin. Un programme de travail est en effet fait pour être respecté mais pas coûte que coûte. L’idée est aussi de rester flexible. C’est-à-dire que si un jour vous vous sentez fatigué, ou que votre cheval ne semble pas au top, changez votre fusil d’épaule. Forcer les choses sous prétexte que c’était prévu comme cela n’est pas une bonne chose. L’équitation reste aussi un sport de sensation, alors faites-vous confiance. 

Le programme sert à préparer les choses pour atteindre des objectifs clairs. Mais la route est longue, et ce n’est pas parce que vous décalez une séance que ce sera la catastrophe.
Il y a deux choses qui me paraissent essentielles à respecter :
– ne jamais laisser un cheval au box une journée entière. Lui prévoir au moins une sortie au paddock lors de ses jours de repos. Un jour off enfermé dans une boîte n’est franchement pas un cadeau pour votre cheval… (ni pour ses tendons et ses intestins !)
– planifier une séance courte le lendemain des séances intenses ou des concours. Beaucoup de cavaliers laissent leurs chevaux au repos mais ceci est à proscrire. Pour la récupération, il est préconisé que votre cheval bouge le lendemain. Cela peut être une longue balade au pas, un trotting ou une courte longe. Choisissez un jour off le surlendemain pour éviter les courbatures.

S’il vous est impossible de venir, prévoyez les choses et demandez à quelqu’un de s’en charger. Voilà également à quoi sert un programme, anticiper et préparer au mieux.

Je précise également que les programmes de travail sont à construire en fonction de votre cheval, de son âge, de ses capacités physiques. Il est préférable de voir avec votre coach si vos ambitions sont raisonnables, ainsi qu’avec votre vétérinaire. 

Maintenant que l’on a posé les bases, on va pouvoir s’intéresser à la construction du programme.

Construire mon programme en fonction de ma discipline

Comme vous vous en doutez, les programmes d’un cheval d’endurance et d’un cheval de dressage ne sont pas tout à fait les mêmes… Il faut donc se demander de quoi votre cheval a besoin dans son entraînement hebdomadaire pour pouvoir répondre aux exigences physiques et techniques de votre discipline.

Lister mes types de séances

Partez du point de départ du nombre de séances de travail que vous pourrez honorer avec votre cheval. Un programme sera différent si vous venez 3 fois par semaine ou tous les jours. 

Une fois cela pris en compte, notez les types de séances que vous souhaitez intégrer à votre planning. Voici quelques exemples :

  • Dressage
  • Obstacle
  • Mise en selle obstacle
  • Streching
  • Balade
  • Trotting / Canter
  • Longe enrênée
  • Travail à pied
  • Longues rênes
  • Concours
  • Repos

J’en oublie beaucoup mais ce ne sont que des exemples et dans un ordre totalement aléatoire. Vous pourrez également alterner les séances plutôt longues et les séances courtes. Rien ne sert de faire des séances longues tous les jours.

Planifier les séances

Il vous faut maintenant choisir comment articuler ces séances les unes avec les autres pour que cela soit cohérent. Par exemple, vous n’allez pas enchaîner une grosse séance d’obstacle avec une grosse séance de dressage. Ou au contraire ne faire que des séances cool en extérieur si vous avez une échéance à préparer.

L’exercice a l’air simple comme ça mais au début ça peut être un peu casse tête. En revanche, au fur et à mesure vous saurez aussi ce qui convient le mieux à votre cheval. Un planning ne doit pas être figé ! Si vous vous rendez compte que votre cheval est assez raide les lendemain de longe, évitez de planifier une séance d’obstacle le lendemain par exemple. 

Préparer ses séances

Maintenant que vous avez l’architecture globale de vos séances, je vous conseille de préparer vos séances. C’est-à-dire d’anticiper ce que vous allez faire et quels sont vos objectifs. Pour que ce soit plus simple, vous pouvez décortiquer cela en 4 phases :

  • La détente (avec au minimum 10-12 minutes de pas au départ)
  • La détente spécifique (des exercices vous aidant à préparer votre séance) : si vous voulez travailler sur l’épaule en dedans, votre détente spécifique peut être axée sur l’incurvation, dont vous aurez grandement besoin.
  • Le coeur de séance (les différents exercices pour travailler des choses précises en allant du plus simple au plus complexe)
  • La récupération active (pour éviter les courbatures et permettre au cheval de reprendre son souffle correctement)

Si cela vous intéresse, je pourrai vous concocter un petit article détaillé sur la préparation d’une séance cela peut aider à vraiment être efficace et à savoir précisément ce que l’on va demander à son cheval. C’est alors beaucoup plus productif et votre cheval est beaucoup plus réceptif à vos demandes lorsqu’elles sont parfaitement claires.

Les petits plus

Personnellement, je note l’historique de toutes mes séances dans un carnet avec ce que j’ai travaillé, ce qui était bien, ce qui nécessite encore du travail et mon ressenti sur la séance. C’est à la fois bien pour construire ses séances futures et également pour se rappeler du chemin parcouru ! J’aime me replonger dans mes notes quelques fois et me rappeler de tout le travail accompli.

Vous pouvez également ajouter votre programme de soins. Vous saurez alors exactement où vous en êtes concernant la maréchalerie, le véto, les vermifuges, etc. Je note également les premières dates de prise de compléments ou médicaments. J’ai également un petit secret pour ça avec des rappels pour programmer mes RDV. Comme pour les séances, je pourrai vous en parler avec joie si cela vous intéresse.

Voilà, vous êtes fins prêts pour construire le programme de travail de votre cheval et anticiper votre rentrée ! N’hésitez pas à nous partager votre programme (ou conseils) dans les commentaires, ça pourrait nous donner des idées 😉

A très vite,

Eva