Qu’est-ce que la nature du cheval indépendamment de l’humain ?

Les mois de novembre et de décembre seront dédiés à la relation Cavalier – Cheval, ce qui les lie et ce qui les différencie. Voici le premier article de la série consacré entièrement à la nature du cheval, sans l’influence directe de l’Homme sur sa nature profonde.

Pour mieux comprendre la relation Homme – Cheval, il est indispensable de s’intéresser au cheval dans son milieu naturel et à ce qui le caractérise en tant qu’animal. En effet, nous verrons par la suite, que le cheval peut se faire “étiquetter” par les humains qui l’entourent. Mais il est important de bien cerner ce qui lui appartient en tant que cheval et ce qui est transposé sur lui par son cavalier. 

Sa propre nature

On entend souvent les cavaliers parler de leurs chevaux en leur prêtant des traits de caractère relatifs à l’Homme. “Il est assez susceptible” ou encore “Il a besoin d’être beaucoup rassuré” etc. Mais il est difficile, au milieu de toutes ces informations de discerner ce qui appartient vraiment au cheval (globalement la nature profonde qu’il a et qu’il aurait donc au contact de n’importe quelle personne) de ce qu’on lui prête comme comportement. C’est ici l’un des buts premiers de cet article, comprendre ce qui appartient au cheval.

Ce qui va notamment influencer la nature du cheval sont sa race, son genre et son âge. En effet, entre les différentes races de chevaux, on trouvera certains équidés plus proches du sang que d’autres, plus adaptés à certaines disciplines, etc. 

De même, le genre du cheval (jument, étalon, hongre) va forcément avoir une répercussion sur la nature du cheval. Cela est dû principalement aux hormones, qui ont une forte influence sur le comportement du cheval. On aura alors des chevaux plus chauds que d’autres, des relations à leurs congénères différentes, etc.

L’âge du cheval influencera également beaucoup son comportement. Par exemple, un jeune cheval, à la découverte de son environnement, pourra présenter des signes de peur, de curiosité, d’alerte plus développés que d’autres chevaux. 

Il est donc important ici de comprendre que chaque cheval a sa propre nature et que tout n’est pas provoqué par l’Homme. Un cheval peut tout à fait être plus sensible, plus peureux, plus chaud, etc. Mais le cavalier joue souvent un rôle sur le comportement de son cheval sans même s’en rendre compte. Et c’est ce que l’on mettra en évidence dans les articles suivants de ce dossier sur la relation Cavalier – Cheval.

Sa perception du monde qui l’entoure

L’espèce Cheval a également des spécificités générales qui ont des répercussions sur le comportement global de l’équidé. Il est très important d’en avoir conscience lorsque l’on évolue auprès des chevaux. En effet, cela nous permet de nous mettre en sécurité ainsi que de comprendre certaines de leurs réactions, propres à leurs sens. 

La toute première chose dont il est important d’avoir conscience est que le cheval est un animal de proie. Ses sens sont donc adaptés à cela et lui permettent principalement de percevoir un danger de façon très fine.

L’ouïe du cheval

C’est le sens le plus développé chez le cheval et celui qui lui permet de repérer un danger de la façon la plus précise possible. En effet, le cheval a des oreilles mobiles qui lui permettent de percevoir des sons venant de toutes directions et à une distance très élevée. 

De même, il perçoit les ultrasons, que nous humains, ne pouvons pas entendre. C’est aussi pour cela que certaines réactions des chevaux peuvent parfois nous échappe : étant donné que nous ne percevons pas l’information de la même manière.

Pour vous donner une idée, la perception auditive du cheval se situe entre 6Hz et 33 500Hz. Celle de l’Homme est comprise entre 16Hz et 20 000Hz (Hz = Hertz).

Le cheval a des oreilles très poilues ce qui permet de protéger son appareil auditif de la poussière et des insectes. Il ne faut donc jamais couper les poils de l’intérieur des oreilles. Cela nuirait directement à votre cheval et à la pleine utilisation de son sens premier.

La vue du cheval

La vue fait également partie des sens principaux du cheval et elle l’aide à repérer de loin un danger. L’oeil du cheval est grand et circulaire, ce qui lui permet d’avoir une vision à 340°. Seuls deux angles morts sont imperceptibles (juste devant lui et juste derrière lui).
Le cheval voit bien la nuit (un peu comme les chats). Ce qui est plus difficile pour lui, ce sont les changements brusques de luminosité. De l’obscurité à la lumière et inversement. Cela demande un petit laps de temps pour que les yeux s’habituent. Il est donc recommandé de laisser le temps à son cheval d’analyser tranquillement cette situation. 

L’odorat du cheval

Il est développé et indispensable au cheval pour son autonomie dans son milieu naturel. Par exemple, il l’aide à trouver sa nourriture, les points d’eau et également à analyser les odeurs des autres chevaux. Il n’est pas rare de voir un cheval sentir un crottin, une couverture ou un tapis en milieu domestique. C’est important pour eux de sentir pour analyser. Lorsqu’ils analysent une odeur de façon plus intense, ils retroussent leur lèvre supérieure en tendant la tête en direction de l’odeur qu’ils perçoivent. Cela s’appelle le Flehmen. 

Le sens du toucher du cheval

Il aide également le cheval lorsqu’il souhaite se nourrir pour reconnaître et trier ses aliments. De même, dans les contacts sociaux avec ses congénères, le toucher est très utile au cheval. Il possède des zones de son corps plus ou moins sensibles. La tête et le dos, par exemple, capables de percevoir un insecte qui se pose. 

Les vibrisses du cheval (long poils autour des yeux et des naseaux) lui permettent d’avoir un sens du toucher très fin et d’analyser au mieux. C’est aussi pour cela qu’un cheval au contact d’un nouvel objet a tendance à venir le toucher avec son nez pour l’analyser.

Il est donc très important de ne jamais couper les vibrisses et notamment lorsque vous tondez votre cheval. C’est d’ailleurs réglementé par la FEI et peut être considéré comme un acte de maltraitance.

Le goût perçu par le cheval

Comme le toucher, il permet au cheval d’analyser sa nourriture et de la trier. Le cheval est un herbivore et ne peut pas vomir. Cela est dû à son cardia (muscle puissant situé au début de l’estomac). Ilpermet l’ingestion des aliments mais pas leur rejet. Il est alors extrêmement important que le cheval analyse bien un aliment avant de l’ingérer. 

Son système d’apprentissage

Le cheval a un système d’apprentissage très spécifique à son espèce. Il est donc indispensable d’en avoir conscience avant même de vouloir entrer en contact avec un cheval. Chaque instant que vous passerez à ses côtés influencera quelque chose chez lui.

Vous pourrez retrouver mon article entièrement dédié à l’apprentissage des chevaux juste ici.

En bref,

Le cheval a donc un propre héritage scientifique et métabolique de base que l’humain ne pourra (et ne devra) pas modifier. C’est sa nature et son fonctionnement profond. En revanche, il sera intéressant de se pencher dans un second temps sur l’influence de l’humain sur le cheval et ce que cela entraîne.
Dans le prochain article, on s’intéressera plus spécifiquement au cavalier et à ce qui le constitue.

J’espère que cet article vous aura plu. Je suis à votre disposition si vous avez des questions ou remarques. Vous pourrez retrouver l’intégralité des articles sur www.evacirefice.fr 

A très vite,